torque
Irlande (lieu de création)
1000 av JC (vers)
bronze moyen
or (massif, technique métal)
D. 36 cm, L. 105 cm, Poids 344 g
Grand torque formé d’une tige à section cruciforme, tordue régulièrement sur elle-même en hélice. Les deux extrémités sont lisses, légèrement tronconiques et retournées en forme de crochets.
Ce type de torque, à tige cruciforme, dit de Tara-Yeovil (du nom des sites de Tara, en Irlande et de Yeovil dans le Somerset), a été trouvé majoritairement en Irlande, où les premiers exemplaires ont vraisemblablement été produits au Bronze Moyen, vers 1500 av. J.-C., puis s’est diffusé dans les Iles Britanniques, ainsi que sur la façade atlantique de la Gaule, en Normandie et jusque dans le Bassin parisien. Le travail du métal en torsade est caractéristique de l’âge du Bronze moyen et final. A partir d’un lingot d’or coulé, de section carrée, la forme est obtenue par martelage des arêtes, opération très longue qui nécessite de nombreux recuits pour éviter toute rupture dans le métal.
Ce torque a été découvert par hasard dans l’Oise lors des travaux de construction du chemin de fer Paris-Creil par Pontoise, le 10 mai 1843, à une faible profondeur. Les ouvriers inventeurs s’en servirent comme anse de seau, avant de s’apercevoir que le métal, ne s’oxydant pas, pouvait avoir de la valeur ; ils cherchèrent alors à le vendre à un orfèvre de Senlis. L’intervention d’un archéologue local, le docteur Houbigant permit sa préservation et son achat en novembre 1843 par le Cabinet des Médailles au propriétaire du terrain. Lors de sa découverte le bijou était développé en cercle comme aujourd’hui, alors que certains torques, souvent très longs (jusqu’à 1,60 m) et très lourds sont retrouvés enroulés sur eux-mêmes en spirale. Leur utilisation a pu varier : colliers, bracelets à spires multiples ou ornements de chevilles.
La trouvaille était située à quelques centaines de mètres de sanctuaires, utilisés de l’Age du Bronze jusqu’à la conquête romaine en 52 av. J.-C. A l’âge du Bronze, les bijoux en or se multiplient à fois dans les sépultures, non seulement masculines, mais aussi désormais féminines, et dans des dépôts votifs, souvent isolés. Ces dépôts d’or semblent liés à des offrandes rituelles, à but religieux ou social.
reg.C.849
Costa de Beauregard. Le torques d’or de Saint-Leu d’Esserant (Oise). Caen : 1906
Fontenay, E.. Les bijoux anciens et modernes. Paris : 1887, p. 178.
Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, p. 379.
Revue de la Société archéologique de Creil. p. 1961.
Blanchet, Jean-Claude. Les premiers métallurgistes en Picardie et dans le nord de la France, Paris, (MSPF 17). 1984, p. 181, 238-239, 532, fig.95 et 128.
Woimant, Georges Pierre. Carte archéologique de la Gaule, 60, L’Oise. 1995, p. 420 (fin du bronze moyen).