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Désignation générale : 

collier

"Trésor de Naix : Collier d’émeraudes et de noeuds d’Héraclès"

Création / Exécution : 

1er quart 3e siècle

Précisions datation : 
L'association de l'or et des émeraudes, déjà à l'honneur au Ier siècle, perdure au IIIè siècle.

Lieu de découverte : 
Collecteur(s) : 
Date de découverte : 
15/02/1809
Précisions sur la découverte : 
Pierre Maulan trouva dans son champ, enfoui à peu de profondeur le long d'un mur de moellons calibrés, un coffret en bois garni de lames de cuivre contenant une statue d'Esculape en pierre, huit colliers d'or et de pierres (inv.56.128, inv.56.117, inV56.119, inv.56.121, inv.56.125, inv.56.126, inv.56.127, inv.56.130), cinq bagues en or, six en argent, de petites bagues à intailles, un stylet d'ivoire, un lingot d'or de trois ou quatre onces, un rouleau d'or en fil de plus d'une demi-livre, des doigts creux en or et 1450 monnaies en parfait état. Deux tiers étaient des antoniniani l'effigie d'empereurs du IIIè siècle, de Julia Domna à Gallien, qui permettent d'estimer l'enfouissement du trésor dans les années 260-268.
L'ensemble fut rapidement dispersé: un antiquaire de Metz acheta les monnaies (dont le lieu de conservation actuel est inconnu) mais, par ordre du ministre de l'Intérieur, une partie des bijoux fut acquise pour la Bibliothèque impériale, pour la somme de 1680 francs, le 5 mai 1809. Ils ont été soigneusement décrits.

Le site antique de Nasium, ancienne cité des Leuques est mentionné par les grandes sources antiques (Géographie de Ptolémée au IIe siècle, la table de Peutinger au IIIè siècle et l'itinéraire d'Antonin au IVè siècle) et l'emplacement actuel de Naix-aux-Forges est connu depuis la Renaissance. De multiples trouvailles fortuites, ainsi que plusieurs campagnes de fouilles, dès le XVIIIè siècle mais surtout au XIXè siècle et, plus récemment, en 1969, ont livré de nombreux vestiges architecturaux et des milliers d'objets. La découverte de lingots, de fil d'or roulé, de pierres brutes, le grand nombre de pierres gravées, dont certaines simplement polies, ont fait supposer l'existence d'ateliers d'orfèvres et de graveurs de pierres à Nasium, à moins qu'il ne s'agisse de commerces de bijoux et de pierres gravées, en lien avec l'importance religieuse du site. Les fouilles récentes ont identifié un sanctuaire de 8 ha, composé au moins d'une dizaine de fana, temples de tradition indigène, qui se sont succédé sur le plateau de Mazeroie proximité du Rupt Lallemand où Pierre Maulan avait découvert le trésor, de la fin du Ier siècle av. J-C. jusqu'à la fin du IIe siècle - ce qui correspond à la période de prospérité de la cité, du Ier au IIIe siècle. Le fait que les bijoux, objets précieux, aient été entassés dans le même coffret avec une statue d'Esculape et un lot de monnaies neuves a laissé penser qu'il pourrait s'agir d'un trésor de temple, enfoui durant la décennie troublée de 260-270. En l'absence de dédicace, ce pourrait être aussi une famille qui a voulu conserver à l'abri ses biens les plus précieux et l'image d'une divinité protectrice de la domus.

Matières et techniques : 

or (technique métal)

émeraude

Mesures : 

L. 40 cm, Poids 42 g

Description : 

Collier à huit entrelacs formés d’un tube d’or rond et creux, dont les extrémités s’insèrent dans de petits manchons formés d’un ruban plat, alternant avec sept émeraudes, de dimensions variables, attachées par de petits anneaux. Le fermoir, très simple, se compose d’un anneau en ruban plat et d’un crochet renforcé par un fil enroulé. Les émeraudes sont taillées selon leur prisme hexagonal naturel. Le motif d’entrelacs, appelé nœud d’Héraclès, est utilisé depuis l’époque hellénistique, notamment pour les fermoirs luxueux, agrémenté de pierres précieuses, portés sur la poitrine. Simplifié, il est extrêmement apprécié au 3e siècle et se retrouve dans une série de colliers de Gaule romaine, de matière, de format et de composition très similaires.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
05/05/1809
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
inv.56.130

Autre(s) numéro(s) : 
Chabouillet.2559

Bibliographie : 

Avisseau-Broustet, Mathilde, Colonna, Cécile. Le luxe dans l'Antiquité : trésors de la Bibliothèque Nationale de France [cat.exp.]. Gand : Snoeck, 2017, n°3, p.128-133.

Lapatin, Kenneth. The Berthouville Silver Treasure and Roman Luxury [cat.exp.]. Los-Angeles : 2014, p.130, fig.100 et p.159.

Aghion, Irène, Avisseau-Broustet, Mathilde, Schnapp, Alain. Histoires d’archéologie. De l’objet à l’étude. Paris : INHA, 2009

Mourot, Franck, Dechezleprêtre, Thierry. Nasium : ville des Leuques. Bar-le-Duc : 2004

Mourot, Franck. Carte archéologique de la Gaule, 55, La Meuse. Paris : 2002, p.397-457.

Massy, Jean-Luc. Les agglomérations secondaires de la Lorraine romaine. Paris : 1997, L. Légin, "Naix-aux-Forges, Nasium, de l'oppidum gaulois à la ville romaine", p.232-253.

Toussaint, Maurice. Répertoire archéologique de la Meuse, période gallo-romaine. Bar-le-Duc : 1946, p.15.

Liénard, Félix. Archéologie de la Meuse. Description des voies anciennes et des monuments aux époques celtique et gallo-romaine, t.1. Partie sud du département. Verdun : Charles Laurent, 1881, p.9-41, p.16, pl.XXXIX, 8.

Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, p.377, n°2559.

Muret, Jean-Baptiste. Monuments antiques dessinés par J.-B. Muret, tome II. entre 1830 et 1866, pl.107.3.



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