logo de la BnF logo de la BnF
catalogue
 
catalogue > Notice d'oeuvre
© BnF
© BnF
Désignation générale : 

croix (fragment)

"Fragment de la croix de Saint Eloi"

Création / Exécution : 

Saint Eloi
France, Ile-de-France (lieu de création)
630 (vers)

Epoque/Style/Mouvement : 

mérovingien

Matières et techniques : 

or

argent

grenat

verre (bleu)

verre (vert)

Mesures : 

H. 10 cm, L. 9,2 cm, E. 0,6 cm

Description : 

Fragment de croix de forme quadrangulaire en or ajouré et serti de grenats et de verres colorés bleus et verts. Il est composé de cinq registres dont trois rangées de bâtes en gouttière de formes diverses qui renfermait des pierres précieuses disparues, notamment des saphirs en cabochons.
Selon les Gesta Dagoberti, (vie de Dagobert), écrits probablement à Saint-Denis au 9e siècle, Dagobert aurait commandé à son orfèvre Eloi une grande croix d'or pur et de gemmes pour la poser derrière le maître-autel. La description de l'inventaire de 1634 permet de comprendre sa structure. La surface de la croix était couverte, sur les deux côtés, d'un réseau de cloisons d'or remplies de grenats et de verres, avec sur trois rangs des pierres précieuses - arrachées à la Révolution- qui alternaient saphirs, nacres et émeraudes. Une feuille d'argent séparait les deux cloisons, formant paillon -seuls subsistent aujourd'hui des restes de la cire de fixation, au revers- , ainsi qu'une âme de bois pour rigidifier l'ensemble. Au centre était fixé un camée, perdu dès le 17e siècle. La croix, de forme latine, à extrémités pattées était haute de près de 2 m et étroite -de la largeur du fragment actuel.

Elle est représentée complète, placée au dessus de l'autel d'or de Charles le Chauve, dans le tableau de La Messe de Saint Gilles exécuté vers 1500, conservé à la National Gallery de Londres (https://www.nationalgallery.org.uk/paintings/master-of-saint-giles-the-mass-of-saint-giles).
En 1610 elle est déplacée sur la poutre de bois qui traversait le chœur puis au dessus de la grille du chœur. Une vue de l’Intérieur de l’église de Saint-Denis peinte juste avant la Révolution par P.J. Lafontaine et J.L. Demarne (collection privée) la montre à cet emplacement. Elle a été démembrée et fondue en 1794; seul ce fragment a été préservé comme témoin. La technique du cloisonné, l'utilisation de grenats en plaque fine -des pyropes non chromifères provenant probablement du Portugal selon les analyses menées au C2RMF- sont caractéristiques de l'orfèvrerie mérovingienne.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
Décembre, 1796
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Inv.56.324

Bibliographie : 

Isabelle Bardiès-Fronty., Villela-Petit, Inès., Denoël, Charlotte. Les temps mérovingiens : trois siècles d'art et de culture (451-751). Paris : RMN, 2016

Le trésor de Saint-Denis [cat.exp.]. Paris : RMN, 1991, p.56-59; 42-43, n°1 (D. Gaborit-Chopin).

Vallet, Françoise. Les mérovingiens: de Clovis à Dagobert. Paris : Gallimard, 1995, p.103.



Powered by WebMuseo

Plan du site