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catalogue > Notice d'oeuvre
© Base Daguerre ; © BnF
© Base Daguerre ; © BnF
Désignation générale : 

bracelet, fermoir
intaille

"La victoire de Lawfelt"

Création / Exécution : 

Jacques Guay (graveur)
France (lieu de création)
1747

monture :
Jacquemin, Pierre-André

Matières et techniques : 

calcédoine (blonde, translucide, taille en intaille, intaille)

or (monture)

émeraude (monture)

diamant (monture)

rubis (monture)

Mesures : 

H. 2,6 cm, l. 2,1 cm
Monture: 4.3x3.8

Description : 

Commandée par Mme de Pompadour à son protégé, le graveur du roi Jacques Guay, cette intaille s’inspire d’une médaille célébrant la victoire de Lawfeld, dessinée par le sculpteur Edme Bouchardon, dessinateur officiel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres depuis 1737.
Une Victoire ailée, brandissant une flèche et une couronne de lauriers, foule aux pieds un trophée composé de drapeaux, de canons et de quatre boucliers aux armes des vaincus : l’Autriche, l’Angleterre, le Hanovre et les Provinces Unies.
Jacques Guay a gravé deux autres intailles qui célèbrent des épisodes marquants de la Guerre de succession d’Autriche : une cornaline gravée du triomphe de Fontenoy, le 11 mai 1745 (reg.M.2940, http://medaillesetantiques.bnf.fr/ark:/12148/c33gbg4mc) et, en pendant de cette intaille, une sardoine brune illustrant la signature des préliminaires de la Paix, signés le 30 avril 1748 avec l'Angleterre et acceptés par l'Autriche et l'Espagne en mai (inv.58.2499).

De 1745 à sa mort en 1764, Mme de Pompadour a été la mécène et la principale commanditaire de Jacques Guay, à qui elle a commandé toute une série de camées et intailles pour illustrer les événements importants du règne, tant politiques que familiaux, comme le faisaient les médailles de l’histoire métallique de Louis XIV et de Louis XV, mais dans des matériaux plus précieux, capables de traverser les siècles sans dommage.

L'intaille est sertie dans une riche bordure en forme de couronne de laurier, à feuilles d’émeraudes et branches en petits diamants, liées en haut et en bas par deux bandeaux de trois petits rubis, attribuée à Pierre André Jacquemin (1720-1773). Jacquemin, né dans une famille d’orfèvres, et marié en 1743 à la descendante d’une famille de joailliers, est nommé dès 1748 joaillier du Roi et reçu maître en 1751. A cela s’ajoute en 1760 la charge prestigieuse de garde des pierreries de la Couronne. A ce titre, c’est lui qui est chargé de rédiger l’inventaire des bijoux de Mme de Pompadour à son décès. Il reçoit commande de multiples parures, où les diamants tiennent une grande place, pour la dauphine Marie-Josèphe de Saxe mais aussi pour les cours européennes.

Cette intaille a servi, comme son pendant, les préliminaires de la Paix de 1748 (inv.58.2499) de fermoir à un bracelet de perles à plusieurs rangs de madame de Pompadour, mais en fut séparée pour être offerte au roi par la marquise elle-même, afin d’enrichir la collection royale de pierres gravées. Les bracelets devaient faire partie des séries dispersées après sa mort et décrits dans l’inventaire après décès (Cordey, 1939, p. 259, n° 2832 –96, 2834-98, 2835-99).
Bien que cette grande intaille, ainsi luxueusement montée, ne puisse servir de sceau, l’inscription est en caractères inversés, rappelant l’usage premier des intailles.

A la mort en 1764 de Mme de Pompadour, son legs vient enrichir le Cabinet du roi, comme stipulé par son testament : "je supplie aussi Sa Majesté d'accepter le don que je lui fais de toutes mes pierres gravées de Guay, soit bracelets, bagues, cachets etc. pour augmenter son cabinet de pierres fines gravées"; l'état qu'elle fait dresser de ses richesses comprend : "une superbe collection de pierres gravées par le sieur Leguay chez moi, donnée au roi, estimée 400 000 livres."

Marques et inscriptions : 

inscription
latin
Reproduction : GUAY (en bas à droite) LAWFELT (à l’exergue, en caractères inversés)

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
15/04/1764
Numéro d'inventaire : 
inv.58.2498

Bibliographie : 

Madame de Pompadour et les arts. RMN, 2002, p.263 (M.Avisseau-Broustet).

Louis XV un moment de perfection de l’art français. 1974, p.643, n°965 (Josèphe Jacquiot).

Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, n°2498.



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