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catalogue > Notice d'oeuvre
Désignation générale : 

buste

"Buste funéraire de Modius Asiaticus"

Création / Exécution : 

Asie occidentale, Turquie, Côte égéenne, Izmir Ili, Smyrne (lieu de création)
entre 90 et 120

Epoque/Style/Mouvement : 

romain impérial

Lieu de découverte : 
Date de découverte : 
1686 (?)
Matières et techniques : 

marbre blanc

ronde bosse

Mesures : 

H. 52 cm, l. 35 cm, E. 22 cm, Poids 36 kg
Totale

H. 23,5 cm, l. 19 cm, E. 22 cm
La tête

Description : 

Buste funéraire d'un homme barbu, au nez aquilin, aux lèvres minces, aux pommettes saillantes, tourné vers la gauche, sur un piédouche. Une inscription en grec, gravée sur le buste nu, coupé à hauteur de la poitrine, permet d'identifier ce portrait comme celui de Modius Asiaticus, médecin méthodiste. Le piédouche circulaire est gravé d'une seconde inscription comportant les 'tria nomina' de Marcus Modius Asiaticus. Son nom témoigne de son origine grecque d'Asie Mineure et rappelle que la citoyenneté romaine a été accordée aux médecins grecs dès le 1er siècle.

Le méthodisme, courant doctrinal opposé à la médecine empirique, cherche à saisir les communautés qui caractérisent l'état de santé et à ramener le corps malade à ces quelques états principaux. Toute maladie localisée et spécifique est signe que le corps tout entier est malade. Ce courant est influencé par le système naturel d'Asclépiade de Bythinie qui conçoit le corps humain comme composé de corpuscules circulant dans des canaux théoriques ou « pores ». La santé est une libre circulation à flux constant, la maladie est excès ou insuffisance de flux, due au resserrement ou au relâchement des pores. Pour rétablir le flux, les principaux remèdes sont la saignée, un régime alimentaire (comme par exemple, le jeûne de trois jours), l'utilisation du chaud et du froid, les massages, onctions et frictions, les bains, la gymnastique, le repos, l'air, l'eau, le climat et l'altitude. Ces traitements expliquent le succès du méthodisme sous la Rome impériale, car ils répondent aux goûts des Romains. Selon Asclépiade de Bythinie, venu à Rome vers 91 av. J.-C., médecin de Marc-Antoine, le traitement doit suivre la devise "tuto, celeriter, jucunde" (sûrement, rapidement, agréablement). À sa suite, Thémison de Laodicée (123-43 av. J.-C.), maître d'un des médecins d'Auguste, Antonius Musa, puis Thessalos de Tralles, qui s'installe à Rome sous le règne de Néron, sont considérés comme les fondateurs de l'école méthodique.

L'école méthodiste a été active à partir de la fin du Ier s. av. J.-C. La découpe du buste suggère ici une date sous les Flaviens ou sous les Antonins. Le traitement virtuose de la coiffure en longues mèches se retrouve dans les portraits d’Asie Mineure d’époque de Trajan ou d'Hadrien.

Le buste est attesté à Smyrne avant 1688 par un relevé de Daniel Cosson, commerçant et vice-consul de Hollande, mort à Smyrne en 1688, dans la maison de Mohamad Efendi Bostangi.
Ainsi que l'a relevé Guy Meyer, la première mention imprimée de ce buste se trouve chez Charles Patin dans son Commentarius in antiquum cenotaphium Marci Artorii medici Caesaris Augusti (Padoue, 1689), p. 446. Il y parle d'un buste retrouvé intact à Smyrne, dont il donne l'inscription, qui a été adressé au Roi très Chrétien environ trois ans auparavant, soit vers 1686-1687. Il n'est pas sûr que le buste soit arrivé jusqu'au roi puisqu'on le retrouve dans la collection du duc de Pontchartrain, secrétaire d'Etat de la Marine. A sa vente après décès, il est acquis par Jacques Ier de Monaco, duc de Valentinois qui le lègue au Cabinet du roi en 1751. Il est alors reproduit et décrit par le comte de Caylus dans son Recueil d'antiquités.
François Girardon en fit une copie en bronze, non localisée; plusieurs copies en bronze sont conservées en Angleterre.

Marques et inscriptions : 

sur piédouche
Traduction : Marcus Modius Asiaticus, médecin de l’école méthodique.

sur la poitrine
Traduction : Asiaticus, médecin chef de l’école méthodique, salut! Tu as éprouvé dans ton esprit de nombreux biens, de nombreuses peines.

Précisions sur les marques et inscriptions : 
Sur le piédouche:
Μ. ΜΟΔΙΟΣ ΑΣΙΑΤΙΚΟΣ ΙΑΤΡΟΣ ΜΕΘΟΔΙΚΟΣ
Sur la poitrine:
ΙΗΤΗΡ ΜΕΘΟΔΟΥ ΑΣΙΑΤΙΚΕ ΠΡΟΣΤΑΤΑ
ΧΑΙΡΕ
ΠΟΛΛΑ ΜΕΝ ΕΣΘΛΑ ΠΑΘΩΝ
ΦΡΕΣΙ ΠΟΛΛΑ ΔΕ ΛΥΤΡΑ

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1751
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
inv.57.5

Bibliographie : 

Verbanck-Piérard, Annie. Au temps de Galien. Un médecin grec dans l'Empire romain. Somogy, 2018, p.92-100, fig.1, p.304-305, n°II.C.2.

Hasselin-Rous, Isabelle, Laugier, Ludovic, Martinez, Jean-Luc. D'Izmir à Smyrne : découverte d'une cité antique. Paris : Somogy / Musée du Louvre éditions, 2009, p. 93-94, n°39 (L. Laugier).

Aghion, Irène. Caylus, mécène du roi. Collectionner les antiquités au XVIIIè siècle. [cat.exp.]. Paris : 2002, p. 138, n°46.

Prades, Henri. Dieux guérisseurs en Gaule romaine. 1992, p. 260-261, n°119.

Bacqué-Grammont, Jean-Louis. Anatolie antique. Fouilles françaises en Turquie [cat.exp.]. Paris : 1989, F. Queyrel, "Buste de M. M. Asiaticus", p. 83-84.

Petzl, Georg. Die Inschriften von Smyrna. Bonn : 1982, p. 537.

Babelon, Ernest. Le Cabinet des antiques à la Bibliothèque Nationale : choix des principaux monuments de l'Antiquité, du Moyen-âge et de la Renaissance, conservés au département des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale. A. Lévy, entre 1887 et 1888, p.85-86, pl. XXVIII.

Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, p. 579-580, n°3304.

Marion du Mersan, Théophile. Histoire du Cabinet des Médailles, antiques et pierres gravées. Paris : 1838, p.9-10.

Visconti. Iconographie grecque, tome I. Paris : 1808, 285, pl. XXXIII.

Caylus, A.C de Tubières, comte de. Recueil d’ Antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines. Paris : Desaint et Saillant, entre 1752 et 1767, t. VI, 1764, pl.XLII, 2-3, p. 139-142.

Montfaucon, B.. L'antiquité expliquée et représentée en figures. Paris : entre 1719 et 1724, Supplément t.III, p.28-30, pl. VIII (buste de bronze du maréchal d'Estrées : il s'agit donc de la copie faite par Girardon).

Babelon, Jean. Catalogue tapuscrit des sculptures antiques. p. 125-128, n°31.

Base Caylus. [http://caylus-recueil.huma-num.fr/base/index.php?r=recueil/oeuvre/detail&id=2092].



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