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catalogue > Notice d'oeuvre
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-MSH Mondes
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-MSH Mondes
Désignation générale : 

statuette

"Cortège sur char" (titre d'usage)

Création / Exécution : 

entre 1er siècle et 2e siècle

Epoque/Style/Mouvement : 

romain impérial

Lieu de découverte : 
Site de découverte : 
Matières et techniques : 

ambre (rouge)

Mesures : 

H. 6 cm, L. 11,4 cm, E. 2,3 cm

Description : 

Noyau d'ambre sculpté allongé et légèrement convexe, de couleur rouge. La pièce a subi plusieurs pertes et restaurations, notamment le remplacement de la tête du 2e personnage et la réfection de la jambe droite de l'Eros. L'ambre est gravé sur les deux côtés d'un groupe figuré. Un Eros mène un char à quatre roues traîné par un bouc. Deux personnages sont assis sur le char, le premier nu, genoux pliés et mains tendues, serre un objet contre sa poitrine; l'autre, probablement masculin, vêtu d'un manteau, tient dans sa main gauche une sorte de bâton et dans la droite un récipient à corps ovale et col allongé. Un troisième personnage était peut-être assis à l'arrière du char. L'Eros et le premier personnage portent la même coiffure à mèches fines, divisées par une raie au milieu, enroulées sur les côtés et nouées sur la nuque. Les détails sont réalisés par des incisions très fines.
Le sujet de l'ambre est extrêmement répandu : à partir du IVe siècle av.J.-C Eros devient le modèle et le symbole des représentations enfantines. Sa popularité est énorme aux époques hellénistique et romaine impériale. Le sujet des Erotes est attesté aussi bien en Italie qu'en Europe centrale. Le thème des Erotes associés à des bouquetins a été aussi très populaire sur les supports les plus variés, depuis les petites terres cuites figurées jusqu'à la sculpture sur marbre. Le sujet peut revêtir plusieurs significations selon son contexte et son support: l'Eros enfant sur un bouc peut faire allusion à la vie quotidienne et à des jeux enfantins; les Erotes avec des capridés apparaissent dans les sujets dionysiaques et les scènes de voyages. Malgré son emploi potentiellement très vaste, le thème du cortège d'Erotes est de préférence associé à des supports appartenant au rituel funéraire: le voyage ou le transport sous-entendent alors l'allusion au passage dans l'au-delà.
Les personnages sont difficiles à identifier. Deux hypothèses : si l'on y voit une femme nue et un homme vêtu d'une tunique, cela renverrait à un sujet dionysiaque. Si le personnage nu est un enfant, cela sous-entend un jeu de métaphore entre l'évocation de l'enfant mort et la représentation du petit Eros ailé, vu comme un compagnon de jeux, identifiable seulement grâce à la présence des ailes.

Froehner précise que la pièce provient d'une tombe de petite fille découverte en 1800 ou en 1801 près d'Azay-le-Rideau, à La Rémonière, propriété du marquis de Biencourt. La découverte d'ambres figurés dans la région tourangelle est exceptionnelle. La pratique funéraire décrite par un témoignage d'un érudit local en 1801 montre qu'il s'agit d'une inhumation en cercueil, mode funéraire qui se diffuse en Gaule romaine à partir du IIe siècle. Plusieurs rapports concordent sur la grande richesse de la tombe. Deux autres ambres, des ivoires, des flacons en verre (unguentaria), des bijoux d'or et de cristal de roche témoignent du luxe de la tombe.
Les objets, exposés à Tours en 1890, ont été dispersés après 1892. En 1960 ne subsistaient que quatre pièces de l'ensemble, léguées au musée de la Société archéologique de Touraine.
A quelques kms de la tombe , au lieu-dit la Rémonière, a été fouillé en 1820, 1838 et 1926 un grand édifice d'époque romaine, qui correspondrait à une grande villa entourée des sépultures du groupe familial. Une inscription funéraire découverte en 1800, disparue par la suite, au nom de Secunda, femme de C. Nero, dont le texte a été recopié et conservé dans les archives d'Indre-et-Loire, présente des noms caractéristiques de pérégrins, indigènes libres non citoyens, indiquant une date antérieure à 212, année où l'édit de Caracalla accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l'Empire romain.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1925
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Froehner.1135

Bibliographie : 

d'Ercole, Cecilia. Ambres gravés du Département des monnaies, médailles et antiques [de la Bibliothèque nationale de France. 2008, p.94-106; pl.27-29.

Provost, Michel. Carte archéologique de la Gaule. 41 Le Loir-et-Cher. 1988, p.57.

Boussard, Jacques. Carte archéologique de la Gaule romaine. XIII. Indre-et-Loire. Paris : 1960, p.40 sq.

Babelon, Jean. "La voiture aux chèvres. A propos d'un objet d'ambre de la collection Froehner au cabinet des Médailles", Mélanges dédiés à la mémoire de Félix Grat. 1946, p.89-98.

Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France. Paris, 1892, p. 88-92 (article de G. Schlumberger).

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