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catalogue > Notice d'oeuvre
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Désignation générale : 

médaillier

"Médaillier à panneaux de laque de Coromandel"

Création / Exécution : 

France, Ile-de-France, Paris (lieu de création)
1730 (vers)

Asie orientale, Chine (lieu de création)
entre 4e quart 17e siècle et 1er quart 18e siècle

Epoque/Style/Mouvement : 

Kangxi

Mesures : 

H. 227 cm, l. 134 cm, P. 55 cm
Médaillier

l. 138 cm, L. 59 cm (socle)

l. 152 cm, P. 64 cm
Corniche

Description : 

Médaillier composé d’éléments de paravents de laque de Coromandel formant les panneaux centraux des portes et des côtés du meuble. Les laques dits de Coromandel, du nom de la côte de Coromandel, au Sud-Est de l'Inde, riche en comptoirs commerciaux, lieu de transit où les importations de Chine étaient embarquées sur des navires de la compagnie des Indes pour l'Europe, étaient produits en Chine, notamment dans les provinces du Sud. Ils connaissent une grande faveur en Europe aux 17e et 18e siècles.
Cette technique décorative, apparue en Chine au 16e siècle, est nommée "kuan kai", "gravé et coloré". Elle consiste à recouvrir le support de bois d'un tissu fin de lin ou de chanvre enduit de plusieurs couches d'apprêt composé de chaux, d'argile et de colle animale ou de laque diluée. Sur cette base lisse sont appliquées plusieurs couches de laque foncé, de couleur noire ou brune, qui sont gravées plus ou moins profondément, jusqu'à faire ressortir par endroits l'enduit de préparation. Les parties gravées, en creux, sont ensuite peintes de diverses couleurs, rouge, bleu, vert..., à la détrempe et rehaussées de détails à la feuille d'or.
Les premiers paravents, de grandes dimensions, comprenaient généralement douze panneaux. Aux 17e et 18e siècle, leur hauteur diminue et le nombre de panneaux varie entre 6 et 12. Généralement à fond noir ou sombre, ils présentent un décor de personnages dans des paysages ou des palais d'un côté, des oiseaux et des fleurs de l'autre.

Ici, les scènes figurées des portes ont été découpées dans les panneaux d'un paravent d'époque Kangxi, à décor de palais. Elles représentent des lettrés et des dignitaires attablés dans des pavillons, et des jardins peuplés d’animaux. Les panneaux du bas représentent des animaux chimériques. Sur les petits côtés les découpes ont été montées inversées, pour un effet purement décoratif : le panneau central représente ainsi le toit d'une pagode à l'envers.
L’assemblage des laques chinois et de bandes peintes à l’imitation et l'ajout de bronzes dorés créent un meuble dans le goût français. Deux frises soulignent la corniche, tandis que des motifs végétaux ou animaux de type oriental ponctuent le cadre des portes et les pieds du socle.

Ce médaillier est l'un de ceux dans lesquels Joseph Pellerin 1684-1782) classait ses monnaies. Polyglotte, connaissant le latin et le grec, l'hébreu, le syriaque et l'arabe mais aussi l'anglais, l'espagnol et l'italien, Pellerin a fait toute sa carrière au ministère de la Marine, en qualité de traducteur puis de commissaire, puis, à partir de 1723, de secrétaire du ministre de la Marine, le Comte de Maurepas. Numismate renommé, auteur d'un Recueil de médailles des rois, de peuples et de villes en 13 volumes (1762-1778), Pellerin a réuni une collection de plus de 32 000 monnaies grecques, classées selon un ordre géographique novateur. En 1776, sollicité par son ami l'abbé Barthélemy, conservateur du Cabinet des médailles du roi, le collectionneur cède au Roi sa collection, avec le bâti intérieur du médaillier qui l'abritait, mais garde jusqu'à sa mort en 1782 l'armoire elle-même. Celle-ci, ainsi qu'une deuxième armoire (inv.55.700) sont vendues en 1784 par ses héritiers au Roi au prix de deux mille livres.

Mode d'acquisition : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1784
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
inv.55.701

Bibliographie : 

Moulinoux, Emilie. Un meuble de collectionneur : le médaillier français aux XVIIe et XVIIIe siècles (thèse soutenue en 2012).

Hirsch, Martin., Schweizer, Anton. Japanische Lackkunst für Bayerns Fürsten : die japanische Lackmöbel der Staatlichen Münzsammlung München. Munich : 2011, p.53-54, fig.7-8.

Trafic d’influences. Meubles de laque et goût extrême-oriental aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : Bibliothèque nationale, 1989

Brugier, Nicole. Les laques de Coromandel. Lausanne : 2015, p.178 et 185.



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