logo de la BnF logo de la BnF
catalogue
 
catalogue > Notice d'oeuvre
© BnF
© BnF
Désignation générale : 

épée

Epée de Boabdil

Création / Exécution : 

poignée et fourreau :
Espagne, Tolède (lieu de poignée et fourreau)
1480 (vers)

lame :
Allemagne, Bavière (lieu de lame)
16e siècle

Lieu de découverte : 
Matières et techniques : 

or (émaillé)

argent

cuir (brodé (décor), argenté)

argent (brodé (décor), argenté)

acier

Mesures : 

l. 9,5 cm, L. 96 cm

l. 5,2 cm, L. 82,2 cm (fourreau)

Description : 

L'épée n'a plus sa lame d'origine, qui devait comporter un décor ciselé ou incrusté mais une lame de fabrication allemande avec la marque de l’armurier (le loup de Passau), en acier, droite, mince et plate, à double tranchant intact. La lame a été affinée et la pointe retaillée pour rentrer dans le fourreau. La garde, un peu trop grande pour la lame, a été consolidée.
La poignée est en argent doré au mercure recouverte d'un riche décor réalisé en filigrane, fils torsadés, granulation et ornée d’émaux cloisonnés (bleu, blanc, noir, vert translucide, rouge translucide). Le fourreau en cuir brodé de fils d'argent comporte une chape, des anneaux et une bouterolle d’argent doré, avec inscriptions émaillées blanc sur fond noir. Les inscriptions répètent la devise des Nasrides de Grenade : "Il n'y a de vainqueur qu'Allah".
La forme de son pommeau, de sa fusée et de sa garde la classent dans la catégorie des épées dites « à la Jineta » ou « mauresques ». Ce type, caractérisé par un quillon penché vers l’avant et une lame droite portant généralement des inscriptions en arabe, est propre à la péninsule ibérique et a été utilisé aussi bien par les rois nasrides de Grenade que par les rois chrétiens de Castille. La garde est toujours d’une décoration très riche et chargée, avec pour les plus riches, des filigranes, des incrustations d’émaux colorés, dans une palette de tradition almohade (vert, blanc, rouge, noir), et des inscriptions, et pour les plus simples un décor en laiton niellé.
Cette épée fait partie d'un ensemble d'armes de même époque et facture, conservées principalement dans les collections espagnoles, toutes connues sous le nom d'"épée de Boabdil", dernier souverain musulman à avoir régné à Grenade avant la reconquête chrétienne de la fin du 15e siècle, marquée par la reddition de Grenade le 2 janvier 1492. C'était l'usage des souverains musulmans que d'honorer leurs émirs de sabres d'honneur, ne différant que par la richesse de leur décoration, proportionnée au rang et à l'importance du personnage.

L’épée a été offerte en 1865 par le duc de Luynes au Cabinet des médailles à l’occasion de l’inauguration de la salle consacrée à sa donation de monnaies, céramiques, bronzes et bijoux antiques. Le duc de Luynes, qui s’intéressait aux techniques de fabrication de l’acier, sur lesquels il avait écrit un mémoire (Mémoire sur la fabrication de l’acier fondu et damassé, 1844), avait une riche collection d’armes anciennes, antiques et orientales.

Marques et inscriptions : 

Arabe
Traduction : Il n’y a de vainqueur qu'Allah

lame 
marque
Reproduction : (loup)

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
23/11/1865
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Luynes.959

Autre(s) numéro(s) : 
reg.F.1196

Bibliographie : 

L’épée. Usages, mythes et symboles [cat.exp.]. 2011, p.64 et 66, fig.72-73, p.120, n°31.

Nègre, Arlette. Trésors de l'Islam au cabinet des Médailles. Paris : Bibliothèque nationale, 1981, n°6.

Arié, Rachel. L'Espagne musulmane au temps des Nasrides, 1232-1492. Paris : 1973, p.154-178 et 253-257.

Babelon, Ernest. Le Cabinet des antiques à la Bibliothèque Nationale : choix des principaux monuments de l'Antiquité, du Moyen-âge et de la Renaissance, conservés au département des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale. A. Lévy, entre 1887 et 1888, p.193-199, pl.LIV.



Powered by WebMuseo

Plan du site