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catalogue > Notice d'oeuvre
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
© Avisseau-Broustet, Mathilde
© Avisseau-Broustet, Mathilde
Désignation générale : 

statue (fragment)

"Portrait masculin"

Création / Exécution : 

Italie, Abruzzes (lieu de création)
entre 340 av JC et 200 av JC

Lieu de découverte : 
Date de découverte : 
1847
Précisions sur la découverte : 
La tête fut découverte en 1847 dans le lit d'un torrent sur le territoire de San Giovanni Lipioni, et vendue à un orfèvre d'Agnone, Girolamo Saja, puis à Francesco Saverio Cremonesi à Agnone; c'est là que la vit en 1852 Giulio Minervini, qui écrivit sa découverte à E. Braun et son intention, jamais réalisée, de la publier. Acquise par le duc de Luynes après 1858

Matières et techniques : 

bronze (fonte, ciselé)

marbre (yeux)

verre (noir, yeux)

cuivre (lèvres)

Mesures : 

H. 28 cm (sans socle)

Description : 

Tête masculine très réaliste, légèrement dissymétrique, la bouche légèrement de travers, les sourcils un peu froncés; indication des sillons de part et d’autre du nez. Les sourcils et cheveux sont finement traités, de même que la pilosité marquée par un piquetis au-dessus de la lèvre supérieure, sur le menton et le bas des joues. Les lèvres étaient incrustées de cuivre, partiellement disparu, les cils faits de fines lamelles de bronze découpées et rapportées, les yeux en calcite ou marbre blanc portaient en leur centre des prunelles en matériau rapporté, insérées dans un cercle en verre pourpre foncé. Le contraste coloré des yeux et des lèvres accentuait le réalisme du visage et son expressivité.

La tête a été obtenue par le procédé de fonte en creux à la cire perdue sur positif, comme le montre l’épaisseur et l’irrégularité des parois de bronze : le sculpteur façonne une ébauche de la tête dans de la terre réfractaire, qu’il fait cuire, puis la recouvre d’une couche de cire qu’il modèle jusqu’à obtenir le portrait souhaité et ajoute un réseau de canaux, les jets et les évents sous forme de boudins de cire. La tête est ensuite recouverte de couches d’argile successives, la première très fine, puis de plus en plus grossières, qui forment le moule, renforcé par une armature. L’ensemble est chauffé lentement de sorte que la cire s’écoule par des canaux et libère un espace entre le noyau et le moule. Le métal en fusion, un alliage de cuivre et d’étain principalement, est coulé, à 1000° environ, par les jets, tandis que l’air et les gaz s’évacuent par les évents. Après refroidissement, le moule est cassé pour extraire l’objet ; les jets et évents plus ou moins remplis de bronze sont enlevés, les accidents de fonte (bulles et craquelures) réparés. La trace de ces réparations est toujours visibles (petits rectangles sur le front). Le fondeur assemble ensuite les différentes pièces constitutives de la statue, généralement la tête, le buste, les bras et jambes. Après la fonte, les détails, comme la chevelure, sont repris en ciselure. Le sommet de la tête, aujourd'hui disparu, avait été fondu à part, facilitant l'incrustation des yeux.

Le métal étant précieux, les grandes sculptures de bronze ont majoritairement disparu, fondues pour réutiliser le métal. Certaines ont été retrouvées dans des épaves de navires, statues grecques expédiées à des collectionneurs romains, ou fragments destinés à la fonte,
d’autres intentionnellement enfouies comme le Prince hellénistique du palazzo Massimo, ou accidentellement comme à Herculanum, lors de l’éruption du Vésuve.
Ici seule la tête a été préservée. Elle a été découverte fortuitement en 1847 dans le lit desséché d'un torrent dans les monts des Abbruzzes (Italie centrale), sur le territoire de San Giovanni Lipioni, commune de la région de Chieti, dans l'antiquité occupée par les Samnites, population italique de langue osque, qui combattirent Rome au cours de trois guerres entre 343 et 290 av. J.

La tête devait faire partie d'une statue honorifique en pied ou équestre d'un personnage important, chef militaire ou civique. Son identité reste mystérieuse mais la qualité du travail, la rareté de la statuaire privée grandeur nature indiquent un personnage important, qui pourrait être un général romain vainqueur durant les guerres contre les Samnites ou au contraire un chef Samnite.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1862
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Bronze.857

Autre(s) numéro(s) : 
Luynes.592

Bibliographie : 

Lapatin, Kenneth., Daehner, Jens M.. Power and Pathos: Bronze Sculpture of the Hellenistic World. Los-Angeles : The J. Paul Getty Museum, 2015

La Rocca, Eugenio. Ritratti : le tante facce del potere. 2011, p.152.

I luoghi degli dei Sacro e natura nell’Abruzzo italico. 1997, pp. 8-13.

Schaer, Roland. Tous les savoirs du monde. Encyclopédies et bibliothèques, de Sumer au XXIe siècle [cat.exp.]. Paris : BnF, 1996, n°152.

L’art de l’Antiquité 1, les origines de l’Europe. Paris : Gallimard, 1995, p.376-379, fig.490.

Adam, Anne-Marie. Bronzes étrusques et italiques. 1984, p.208-209, n°330.

Studi etruschi. XXV, 1957, p.567-569 et XXVI, p. 303.

Babelon, Ernest, Blanchet, Jules-Adrien. Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque nationale. Paris : 1895, p.375-376, n°587, fig.587.

De Witte, Jean-Joseph, baron, Lenormant, François. Gazette Archéologique. 1877, III, p. 99-102, pl.14.

Bullettino dell'Instituto di corrispondenza archeologica. Rome : 1852, p.91-93.



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