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catalogue > Notice d'oeuvre
1018a ; © Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
1018b ; © Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
Désignation générale : 

balsamaire

"Tête d’Éthiopien"

Création / Exécution : 

2e siècle

Epoque/Style/Mouvement : 

époque romaine

Matières et techniques : 

bronze

pâte de verre (incrustation (technique métal), yeux)

patine (brun)

Mesures : 

H. 15,8 cm (sans socle)

Description : 

Vase plastique anthropomorphe.
Ce balsamaire, dont il manque la base, le couvercle et l’anse mobile, qui s’attachait sur les deux anneaux dont il ne subsiste que le départ, est en forme de tête d’Africain, barbu et moustachu, à la magnifique chevelure calamistrée, dont les boucles épaisses, étagées symétriquement autour de la tête, ont été retravaillées et ciselées. Les yeux sont incrustés de billes de pâte de verre noire, de dimensions différentes, formant les pupilles et donnant un regard à la fois fixe et expressif. La barbe s’enroule en petites torsades le long des joues et du menton. Le sommet de la tête est percé d’un trou circulaire et il reste encore les deux charnières du couvercle.
La représentation des Africains, appelés «Éthiopiens» -d’après le mot grec Aethiops, « au visage brûlé »- apparaît à l’époque grecque, notamment dans la céramique. Après la mort d’Alexandre le Grand (323 av. J.-C.) et l’avènement des Ptolémées en Égypte, la connaissance de la Nubie (actuel Soudan) et le mélange des populations grecques et africaines dans des cités telles qu’Alexandrie ou Naucratis, ont entraîné durant l’époque hellénistique (323-31 av. J.-C.) le développement d’une production de petits bronzes et d'objets de la vie quotidienne en forme d’Africains, qui perdure à l’époque romaine impériale, où le goût pour l’exotisme se développe tant à Rome que dans les provinces.
Une centaine de balsamaires en bronze représentent des Éthiopiens, dont une trentaine sont, comme ici, barbus et moustachus. Un exemplaire a été retrouvé à Volubilis dans une huilerie datée du 3e siècle.
Cependant ces séries proviennent majoritairement d’Europe centrale et occidentale où elles formaient un motif exotique qui faisait peut-être écho à la provenance lointaine du contenu précieux de ces récipients. La largeur de l’embouchure (ici 3 cm), l'absence de bec verseur et de goulot, la forme complexe de la panse conviendraient, plus qu’à des liquides ou huiles parfumées pour les soins du corps, à des poudres ou à des granules d’encens ou de parfum. Cette production, peut-être commencée dès l’époque augustéenne avec l’importation de motifs égyptisants à Rome, a été principalement florissante au 2e siècle.
Selon leur contenant, l’usage de ces objets pouvait être lié à la pratique des bains et des palestres (huiles ou cires parfumées) ou à celle du banquet (granules d'encens ou de parfums), durant lequel des esclaves pouvaient pratiquer des fumigations parfumées, le type du Nubien rappelant la popularité dont jouissaient à Rome les esclaves éthiopiens. La plupart des exemplaires montrent, comme celui-ci, des traces d'un usage répété, notamment au niveau des anneaux de suspension.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1865
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
bronze.1018

Autre(s) numéro(s) : 
Janzé.br.31

Bibliographie : 

Snowden, Jr.. Blacks in Antiquity. 1970, p. 28, p. 81 n°54.

Revue archéologique. Paris, 1962, p.167-169, fig.2.

Babelon, Ernest, Blanchet, Jules-Adrien. Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque nationale. Paris : 1895, p.443-444, n°1018, fig.1018.

Babelon, Ernest. Le Cabinet des antiques à la Bibliothèque nationale. Choix des principaux monuments de l'antiquité, du moyen-âge et de la Renaissance conservés au département des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale. Paris : 1887, p. 51-52.



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