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catalogue > Notice d'oeuvre
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
Désignation générale : 

bague à chaton

"Le devin Mélampous guérissant les Proétides"

Création / Exécution : 

1er siècle av JC

Matières et techniques : 

calcédoine (cendrée et blanche, à deux couches, taille en camée, camée)

or (monture)

Mesures : 

H. 1,6 cm, l. 1,5 cm

Description : 

Le devin Mélampous, barbu, les traits graves et tranquilles, la tête ceinte d’une couronne de laurier est au centre de la composition. Il est vêtu d’une tunique sans manches serrée à la taille et tient dans la main gauche le rameau lustral servant aux purifications. De la main droite levée il tient la tête en bas le jeune porc immolé, dont il fait égoutter le sang sur les malades. Les filles du roi Proetos, Lysippé, Iphinoé et Iphianassa, atteintes de folie sont assises devant lui. La première est calme, la seconde paraît agitée, cambrée en arrière dans un accès de folie, les cheveux courts enfin la troisième, évanouie ou déjà morte, inerte, est tombée en avant, la tête dissimulée par ses bras. De chaque côté, un personnage contemple la scène. A gauche, une jeune femme, vêtue d’un chiton et d’un péplos, les cheveux recouverts du cécryphale, le bras gauche relevé au-dessus de la tête pour ramener un pan de tissu. Derrière elle s’aperçoit une colonnette ou le montant d’un mur, puis une ligne verticale ondulée, évocation d’une source; à droite un jeune garçon, petit serviteur, portant une phiale apode.
La gemme, presque ronde, a été montée dans l’antiquité comme l’attestent deux perforations en haut et en bas. Sur la surface minuscule sont gravés en relief, dans la couche blanche supérieure de la pierre, six personnages. La précision des détails a permis à Jean de Witte, archéologue, possesseur du camée, de reconnaître l'épisode mythologique de la folie des Prœtides, les trois filles du roi Prœtos, mythe bien connu par les textes. Selon les principales versions, qui sont celles d'Apollodore (II, 2,2) de Servius (Ad Eclog., VI, 48) et d’ Hérodote ( IX, 34 ; II, 49), les trois filles de Prœtos, roi de Tyrinthe, Lysippé, Iphianassa et Iphinoé, s’étaient rendues coupables d’hybris, se prétendant plus belles que les divinités, ou d’impiété, dédaignant les mystères dionysiaques apportés en Grèce par le devin Melampous. En punition, elles furent frappées d’une maladie de peau et de folie furieuse, et lancées dans une course errante à travers l’Argolide, l’Arcadie et le Péloponnèse. Leur père appela à son secours le devin Melampous, réputé être le premier à guérir par des purifications et des médicaments, qui demanda un tiers du royaume pour guérir les jeunes filles, demande d’abord refusée, puis, devant l’aggravation de la situation, acceptée. L’aîné, Iphinoé, mourut, ses deux sœurs, guéries, épousèrent Melampous et son frère Bias.

La représentation du mythe des Prœtides est par contre très rare : elle apparaît sur deux vases italiotes du 4e siècle avant J.C., une pâte de verre du 1er siècle avant J-C., la plus proche iconographiquement de ce camée, et un bas-relief d’Herculanum. Sur les vases comme sur la pâte de verre, la localisation dans un espace sacré est matérialisée par une statue de culte, d’Héra (cratère en cloche du musée de Syracuse des années 340 av. J.-C.), d’Artémis Hemera, (nestoris lucanienne du musée de Naples vers 380 av. J.-C. et intaille en pâte de verre de Xanten, du début du 1er siècle avant J.-C.) ou de Dionysos (bas-relief d’Herculanum). Ici la double évocation d’une structure architecturale et d’une source pourrait renvoyer au sanctuaire d’Artemis à Lousoi en Arcadie.
Stylistiquement, le camée, identifié à tort par Babelon comme la partie supérieure d’un scarabée du 4e siècle avant J.-C., se rapproche d’œuvres du 1er siècle avant J.-C., comme, au Musée archéologique de Naples, le camée de Sostratos, représentant Dionysos et Ariane, à multiples personnages aux têtes rondes, aux mouvements vifs et souples, ou celui de Protarchos, avec Venus, Hermaphrodite et des amours.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
05/01/1886
Numéro d'inventaire : 
camée.145

Autre(s) numéro(s) : 
reg.F.4045

Bibliographie : 

Toso, Sabina. Fabulae Graecae. Miti greci nelle gemme romane del I secolo a.C. p.146-147, fig.65.

LIMC VII. 1994, p.254, Proitides, n°7*.

LIMC VI. 1992, p. 408, Melampous n°6*.

Savignoni, L.. La purificazione delle Pretidi. Ausonia, 8, p.145-176.

Babelon, Ernest. La gravure en pierres fines, camées et intailles. Paris : 1894, fig°73 p.102.

Babelon, Ernest. Catalogue des camées antiques et modernes de la Bibliothèque nationale. 1897, n°145 p.73-76.

Duruy, Victor. Histoire des Grecs depuis les temps les plus reculés jusqu’à la réduction de la Grèce en province romaine. Paris : Hachette, 1896, t.I p.75.

Chabouillet, Anatole. Description des antiquités et objets d'art composant le cabinet de M. Louis Fould. Paris : 1861, n°934 et pl. VIII.



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