statuette
"Satyre"
1er siècle av JC (?)
gréco romain
bronze
patine (brune)
H. 40,5 cm (sans socle)
H. 49 cm (avec socle)
Satyre nu, debout, barbu, avec des oreilles de cheval et deux petites cornes qui font saillie sur son front. Il a la tête légèrement renversée vers l’arrière et fixe l’attribut fragmentaire qu’il tenait dans sa main gauche levée un peu au-dessus de sa tête. Sa main droite baissée tenait également un objet manquant. Une petite queue de cheval s'attache au creux des reins. Il est en appui sur sa jambe droite avancée, la gauche en retrait, pointe de pied posée au sol.
Dans la main droite, le satyre devait tenir une corne à boire, dont l’extrémité effilée est encore visible entre ses doigts. Dans la main gauche levée, on peut discerner un sabot d’animal indiquant qu’il tenait une outre, une nébride ou une patte de capriné. Il semble saisi en pleine action rituelle, dansant, buvant et dépeçant un animal. Moitié plus petit que le célèbre bronze de la maison du Faune de Pompéi, le satyre du Cabinet des médailles, plus sévère et moins dansant, en partage l’aspect fortement humanisé. Le visage est proche de celui du satyre Borghèse, à l’origine un Marsyas jouant de l’aulos, dont la création est datée des années 200 av. J.-C.
E. Babelon faisait dériver le bronze du Cabinet des Médailles du Marsyas de Myron. Mais, si le traitement des cheveux et de la barbe évoque le style encore rigide des sculpteurs du début de l’époque classique, le modelé du corps et l’attitude générale procèdent davantage de schémas empruntés aux artistes des époques tardo-classique ou hellénistique. La combinaison d’un visage de type sévère, d’un torse « polyclétéen » et d’une attitude générale du corps dérivée de la statuaire hellénistique est caractéristique des œuvres éclectiques de la fin de l’époque hellénistique
Babelon, Ernest, Blanchet, Jules-Adrien. Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque nationale. Paris : 1895, p188-189, n°426, fig.426.
Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, N°3020.
Marion du Mersan, Théophile. Notice des monuments exposés dans le cabinet des médailles, antiques et pierres gravées et dans la Bibliothèque royale. 1819, p.23. Le bronze était alors présenté dans le Salon Louis XV sur un grand médaillier (côté portrait de Louis XV).
Terrer, Danièle, Renaud, robert. Deux statues de satyre découvertes dans les fouilles anciennes à Beaucaire, Monuments Piot 91. pp. 41-58.
Avisseau-Broustet, Mathilde, Colonna, Cécile. Le luxe dans l'Antiquité : trésors de la Bibliothèque Nationale de France [cat.exp.]. Gand : Snoeck, 2017, p.168 n°42.
Ancient Luxury and the Roman Silver Treasure from Berthouville (J.P. Getty Museum, Los-Angeles - 18/11/2014 - 17/08/2015)
Le luxe dans l'Antiquité - Trésors de la Bibliothèque nationale de France (Musée départemental Arles antique - 01/07/2017 - 21/01/2018)
