logo de la BnF logo de la BnF
catalogue
 
catalogue > Notice d'oeuvre
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
© Serge Oboukhoff ; © BnF-CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès
Désignation générale : 

statuette

"Trésor de Chalon : adolescent nubien"

Création / Exécution : 

entre 2e siècle av JC et 1er siècle av JC (?)

Italie (lieu de création)
France (lieu de création)
1600 (vers)

Epoque/Style/Mouvement : 

Renaissance

Lieu de découverte : 
Date de découverte : 
1763
Précisions sur la découverte : 
Durant l’été 1763 un paysan découvre dans ses vignes près de Chalon sur Saône (Bourgogne) un coffret en bois, enfoui très près de la surface du sol, contenant 18 figurines de bronze, dont 14 sont entrées au Cabinet des Médailles (https://urlz.fr/aPh7); une autre statuette représentant un jeune noir est aujourd’hui conservée au musée de Boston. L’ensemble est remis à l’évêque de Chalon. Celui-ci les confie d’abord pour étude au comte de Caylus, puis accepte de les échanger avec ce dernier contre des livres. Caylus les publie dans le dernier volume du Recueil d’Antiquités, paru après sa mort (tome VII, p.279-286, pl. LXXIX-LXXXI) et, par testament, les lègue au Cabinet du roi à sa mort en 1765, avec tout ce qui restait de sa collection d’archéologie.
Dans le Recueil d’Antiquités, Caylus note que le coffret de chêne est trop bien conservé pour être antique et émet la supposition qu’il s’agit d’un assemblage de bronzes réuni par un collectionneur du 17e siècle et mis à l’abri. La majorité des bronzes de la trouvaille sont gallo-romains, du 1er et du 2e siècle ap. J.-C.

Matières et techniques : 

bronze (fonte)

argent (fonte)

patine (noire)

Mesures : 

H. 20,2 cm (sans socle)

H. 24,2 cm (avec socle)

Description : 

Jeune nubien debout et nu. Les cheveux forment de longues boucles. La bouche est entrouverte, la tête penchée sur l’épaule droite. Les yeux et les dents, de même que les ongles des orteils, sont incrustés d’argent. Le bras gauche est ramené devant la poitrine; le bras droit, plus long, non décollé du corps, repose sur la hanche; seul le coude se détache, l’avant-bras étant entièrement replié. La jambe gauche est fléchie, l’autre tendue. Les pieds ne reposent pas sur un plan horizontal. Les bras arrondis, les mains à demi fermées tenaient un objet disparu. On y a vu un porteur d’eau, un musicien. Mais les mains sont rapprochées et dans le même axe comme si elles tenaient un objet rond et long, manche, rame ? Pourrait-il s’agir d’un jeune batelier en plein effort ?
La représentation des Africains, appelés «Ethiopiens» -d’après le mot grec Aethiops, « au visage brûlé »- apparaît à l’époque grecque, notamment dans la céramique. Après la mort d’Alexandre le Grand et l’avènement des Ptolémées en Egypte, la connaissance de la Nubie (actuel Soudan), le mélange des populations grecques et africaines dans des cités telles qu’Alexandrie ou Naucratis, ont entraîné durant l’époque hellénistique (323-31 av. J.-C.) le développement d’une production de petits bronzes et d'objets de la vie quotidienne, lampes, balsamaires (vases à parfum) en forme d’Africains, qui va perdurer à l’époque romaine impériale, où le goût pour l’exotisme se développe tant à Rome que dans les provinces. Dès le 15e siècle, la redécouverte de bronzes antiques entraîne toute une production de copies d'après l'antique. Des artistes comme l'Antico s'en feront une spécialité.
Jusqu’à l’étude menée en 1990 par Irène Aghion, dans le cadre de l’exposition « Vrai ou Faux », ce bronze était considéré comme le parfait exemple de la sculpture hellénistique à Alexandrie, cité fondé en 331 av. J.-C. par Alexandre le Grand. En 1990, il a été attribué à un atelier italien autour de 1600 et considéré comme un bronze Renaissance inspiré de l’antique. Cependant une récente restauration remet en cause cette attribution : la patine parait bien antique, de même que la technique d'incrustation d'argent pour les yeux, les dents, les ongles des orteils.

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
entre 1752 et 1765
Numéro d'inventaire : 
Bronze.1009

Autre(s) numéro(s) : 
Chab.3078 ; Caylus.VII.LXXXI.3-5

Bibliographie : 

Le mythe de Cléopâtre. Paris : 2014, p.144, n°77.

Snowden, F.M.. The Image of the Black in Western Art, from the Pharaons to the Fall of the Roman Empire. Harvard University Press, 2010, p. 344, note 183.

Aghion, Irène. Caylus, mécène du roi. Collectionner les antiquités au XVIIIè siècle. [cat.exp.]. Paris : 2002, p.143.

L’art de l’Antiquité 1, les origines de l’Europe. Paris : Gallimard, 1995, fig.393, p.288-290.

Aghion, Irène. “Caylus au travail. A propos de la trouvaille de Chalon”, Eutopia,II, 2. 1993

Daumas, Michèle. "Le Nègre Caylus est-il vraiment un faux ?" In: Revue des Études Anciennes. Tome 95. Paris : 1993, p. 191-206.

Aghion, Irène, Hellmann, Marie-Christine. Vrai ou Faux? Copier, imiter, falsifier [cat.exp.]. Paris : BnF, 1988, p.58-60.

Bronzes hellénistiques et romains. Tradition et renouveau. Actes du Ve colloque international sur les bronzes antiques. Lausanne, 8-13 mai 1978. Paris : de Boccard, 1979, Claude Rolley, p.16-17, pl.2, fig.3-5.

Adriani, Achille. "Il Negretto di Chalon-sur-Saône e la statuina Dimitriu", in Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Athenische Abteilung1, 93. Berlin : 1978, p.119-131, pl. 37-44.

Armand-Calliat. Recherche sur les bronzes romains de Fragnes, dans Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon. 1925

Babelon, Ernest, Blanchet, Jules-Adrien. Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque nationale. Paris : 1895, p.439-440, n°1009, fig.1009.

Chabouillet, Anatole. Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale. Paris : 1858, n°3078.

Caylus, A.C de Tubières, comte de. Recueil d’ Antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines. Paris : Desaint et Saillant, entre 1752 et 1767, t.VII, p. 285, pl.LXXXI, n°3-5.

Mentions légales

Powered by WebMuseo

Plan du site