statuette
"Trésor de Chalon : adolescent nubien"
entre 2e siècle av JC et 1er siècle av JC (?)
Italie (lieu de création)
France (lieu de création)
1600 (vers)
Renaissance
Dans le Recueil d’Antiquités, Caylus note que le coffret de chêne est trop bien conservé pour être antique et émet la supposition qu’il s’agit d’un assemblage de bronzes réuni par un collectionneur du 17e siècle et mis à l’abri. La majorité des bronzes de la trouvaille sont gallo-romains, du 1er et du 2e siècle ap. J.-C.
bronze (fonte)
argent (fonte)
patine (noire)
H. 20,2 cm (sans socle)
H. 24,2 cm (avec socle)
Jeune nubien debout et nu. Les cheveux forment de longues boucles. La bouche est entrouverte, la tête penchée sur l’épaule droite. Les yeux et les dents, de même que les ongles des orteils, sont incrustés d’argent. Le bras gauche est ramené devant la poitrine; le bras droit, plus long, non décollé du corps, repose sur la hanche; seul le coude se détache, l’avant-bras étant entièrement replié. La jambe gauche est fléchie, l’autre tendue. Les pieds ne reposent pas sur un plan horizontal. Les bras arrondis, les mains à demi fermées tenaient un objet disparu. On y a vu un porteur d’eau, un musicien. Mais les mains sont rapprochées et dans le même axe comme si elles tenaient un objet rond et long, manche, rame ? Pourrait-il s’agir d’un jeune batelier en plein effort ?
La représentation des Africains, appelés «Ethiopiens» -d’après le mot grec Aethiops, « au visage brûlé »- apparaît à l’époque grecque, notamment dans la céramique. Après la mort d’Alexandre le Grand et l’avènement des Ptolémées en Egypte, la connaissance de la Nubie (actuel Soudan), le mélange des populations grecques et africaines dans des cités telles qu’Alexandrie ou Naucratis, ont entraîné durant l’époque hellénistique (323-31 av. J.-C.) le développement d’une production de petits bronzes et d'objets de la vie quotidienne, lampes, balsamaires (vases à parfum) en forme d’Africains, qui va perdurer à l’époque romaine impériale, où le goût pour l’exotisme se développe tant à Rome que dans les provinces. Dès le 15e siècle, la redécouverte de bronzes antiques entraîne toute une production de copies d'après l'antique. Des artistes comme l'Antico s'en feront une spécialité.
Jusqu’à l’étude menée en 1990 par Irène Aghion, dans le cadre de l’exposition « Vrai ou Faux », ce bronze était considéré comme le parfait exemple de la sculpture hellénistique à Alexandrie, cité fondé en 331 av. J.-C. par Alexandre le Grand. En 1990, il a été attribué à un atelier italien autour de 1600 et considéré comme un bronze Renaissance inspiré de l’antique. Cependant une récente restauration remet en cause cette attribution : la patine parait bien antique, de même que la technique d'incrustation d'argent pour les yeux, les dents, les ongles des orteils.
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