camée
"Bacchus et Ariane dans un bige de Centaures"
monture :
Luigi Valadier (1726-1785) (orfèvre)
Italie, Latium, Rome (lieu de monture)
1779
camée :
4e quart 1er siècle av JC (vers)
époque hellénistique
époque moderne
sardonyx (brune et blanche, à deux couches, taille en camée, camée)
or (monture)
perle fine (monture)
H. 5,5 cm, l. 6 cm (avec monture)
La scène, complexe, sur deux registres superposés, réunit sur un diamètre inférieur à six centimètres neuf personnages illustrant les noces sacrées de Dionysos et Ariane.
Le dieu, nu, tenant le thyrse, et Ariane, enlacés, sont assis dans un bige tiré par un couple de centaures au galop. La centauresse, le bras haut levé, agite des crotales tandis que le centaure joue de la lyre. Un petit amour ailé tenant le flambeau d’hyménée les précède, un autre les suit, en maintenant le voile d’Ariane. L’absence de ligne de sol suggère que le char vole dans les cieux. Au-dessous d’eux, sur des flots délicatement indiqués, une nymphe dénudée, le voile au vent s’élance pour annoncer la nouvelle à un dieu marin à demi allongé tenant une corne d’abondance et à sa compagne.
La disposition, un char en vol au dessus d’un groupe de personnages reprend celle de la belle intaille de Naples de la collection de Laurent de Médicis, Octavien en Sol-Apollon dans le char du Soleil, au dessus de la personnification du Nil, vers 30-20 av. J.-C. . Un camée de la collection Médicis à Florence présente la même iconographie, simplifiée , réduite au groupe central du char de Dionysos, les personnages agencés de la même façon, suggérant l’existence d’un modèle commun. De même plusieurs camées répètent le détail du couple de centaures attelés au char . L’engouement pour ce thème des noces sacrées de Dionysos et Ariane pourrait refléter une allusion au couple formé par Cléopâtre et Antoine, puisque ce dernier a cultivé l’assimilation à Dionysos. Rappelons le célèbre camée de la collection de Laurent de Médicis, à Naples, attribué à Sostratos, graveur à la cour d’Antoine et Cléopâtre , où le dieu et sa compagne sont dans un char tiré par Eros et Psyché . C’est dans cette fin du 1er siècle avant J.-C. qu’a dû être gravé ce beau camée, au poli très soigné, pourtant considéré dans la liste de dépôt au cabinet des médailles en 1799, comme un « mauvais travail du Bas Empire ».
La bordure d’arceaux d’or et de perles fines est le seul témoignage subsistant de la monture réalisée par Luigi Valadier dans les années 1780, pour la présentation dans le Museo Profano, créé par le Pape Clément XIII en 1767 au Vatican.
La gemme est décrite et gravée dans l’ouvrage de Filippo Buonarroti, Osservazioni istoriche sopra alcuni medaglioni antichi all’altezza serenissima di Cosimo III Granduca di Toscana, Roma, 1698, où sont dessinés les plus beaux médaillons et les plus belles pierres et de la collection Carpegna, acquise en 1741 par le pape Benoît XIV. Buonarroti s’intéressait surtout à l’iconographie et aux inscriptions, et n’a donné aucune provenance. Cependant le cardinal Carpegna, nommé en 1671 vicaire de Rome avait à ce titre le contrôle de tous les cimetières romains, en particulier des catacombes. De même que les nombreux médaillons à fond d’or de sa collection, il est probable qu’une partie des gemmes soient issues des découvertes faites dans le sol romain dans les années 1671-1698 .
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Buonarroti, Filippo. Osservazioni istoriche sopra alcuni medaglioni antichi all’altezza serenissima di Cosimo III Granduca di Toscana. Rome : 1698, p. 430.
5 ACM 52 Inventaire de différentes pierres gravées et autres objets rapportés par le frère du général Berthier (12 pluviose an 7)
