bracelet
"Bracelet à naïskos"
Afrique du nord, Egypte, Basse-Egypte, Alexandrie (lieu de création)
entre 3e siècle et 4e siècle
époque romaine
or
bronze
H. 6 cm, l. 4,2 cm, L. 6 cm
Large bracelet à porte, en opus interrasile. La partie centrale mobile, attachée par des charnières, est en forme de naïskos, au centre duquel est fixée une une statuette en bronze d’Harpocrate (version hellénisée d'Horus enfant) accroupi; le corps du bracelet est en tôle d’or découpée selon la technique appelée opus interrasile. Balint Toth y voit un des premiers exemples du style "ciselé-découpé" des ateliers orientaux (Alexandrie/Antioche). Cette partie centrale, fine et fragile, est consolidée par un bourrelet tubulaire en haut et en bas et sur les côtés par une zone pleine à décor de pilastre cannelé. La partie centrale ajourée est ornée de rinceaux, d’enroulements se terminant par des peltes, de feuilles de vigne, de lierre, et de feuilles trilobées; à l’arrière, parmi les entrelacs, apparaît une figure féminine, drapée, la poitrine nue, tenant une corne d’abondance : déesse syncrétique, Fortuna par l’attribut, Aphrodite par le mouvement (main portée à la chevelure, seins nus) et l’ajout d’une coquille à godrons dans le naïskos central, Isis (haute coiffure et surtout présence dans le fronton du naïskos du symbole d’Isis, incomplet : les cornes d’Hathor, déesse de l'amour et de la maternité, entourant le disque solaire; présence d’Harpocrate). L'inscription a été lue par Etienne Coche de la Ferté "accouche heureusement", impératif du verbe eutokein, et par Ogden "sois fertile". Dans le premier cas, le bijou était destiné à assurer la protection d’une femme en couches; dans le deuxième cas, la protection d'Isis-Aphrodite-Fortuna assurait à la femme qui le portait la fertilité. Le bracelet témoigne de la persistance du culte d’Isis à une époque tardive.
Ce type de bracelet à partie centrale mobile, s'ouvrant par un système de charnières, apparaît au 3e siècle et se développe surtout au 5e siècle. Ceux à porte en forme de façade de temple font partie des plus anciens.
Coche de la Ferté, Etienne. Syria. 1974, 1974, p. 285-289.
Yeroulanou, Aimilia. Diatrita: Gold Pierced-Work Jewellery from the 3rd to the 7th Century. Athènes : Benaki Museum, 1999, p.176-177, fig. 337, p.245 n°227.
Ogden, Jack M.. Gold jewellery in Ptolemaic, Roman and Byzantine Egypt. 1990, vol.1, p.244-245, fig.482
http://etheses.dur.ac.uk/1457/.
Toth, Balint Laszlo. "The Six Techniques of Pierced Openwork Jewellery", in ‘Intelligible Beauty’ : Recent Research on Byzantine Jewellery, acts of the international conference in the British Museum 29-31 May 2008. Londres : 2010, p.1-12.
Medusa. Bijoux et tabous. (Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris - 19/05-05/11/2017)