camée
“Grand Camée de France”
“Gemma Tiberiana”
“Apothéose d’Auguste” “Camée de la sainte Chapelle”, “Grand Camée”
"Grand Camée de France"
camée :
Italie, Latium, Rome (lieu de camée)
1er quart 1er siècle
monture :
France, Ile-de-France, Paris (lieu de monture)
1ère moitié 19e siècle
romain impérial
sardonyx (à cinq couches, taille en camée, camée)
cuivre (dorure à la feuille (technique métal), monture)
H. 31 cm, l. 26,5 cm
Camée gravé de vingt-quatre figures, réparties sur trois registres.
registre supérieur :
Les morts héroïsés dans l'Olympe: au centre, Auguste, le fondateur de la dynastie, divinisé, coiffé de la couronne radiée, entouré par Drusus II à gauche et par Germanicus s’envolant, monté sur Pégase, dont un petit Amour tient la bride, rappelant l'origine divine de la dynastie julio-claudienne, descendante d'Enée, fils mortel de la déesse Aphrodite-Venus. Un personnage apporte le globe du pouvoir ; il peut s’agir d’Énée ou de la personnification de l’Éternité de Rome.
registre médian :
Le monde des vivants: les descendants et héritiers potentiels d’Auguste. L’empereur Tibère (14-34 ap. J.-C.), au profil caractéristique, est au centre, accompagné de sa mère, Livie. Devant lui se présente un jeune prince, en tenue militaire, portant un bouclier.
De multiples interprétations ont été proposées de 1620, date de sa redécouverte dans le Trésor de la Sainte Chapelle par l'érudit provençal Claude Nicolas Fabri de Peiresc, à nos jours. La clé de la lecture réside dans l'identification du personnage central, debout devant l'empereur : soit il s'agit de Germanicus triomphant, de retour des campagnes de Germanie (15-16), avant son départ pour l'Orient où il mourra en 19 (lecture donnée au 17e siècle), soit de son fils aîné, Nero Drusus, le visage ombré du duvet léger des adolescents. Le camée célèbrerait alors la désignation de ce jeune prince comme héritier de Tibère, en 23. Le petit enfant chaussé de bottines serait alors le plus jeune fils de Germanicus, Caligula, qui succédera à Tibère en 37, après la disparition prématurée des autres prétendants au trône.
registre inférieur :
Les captifs barbares, Parthes au bonnet phrygien et Germains aux cheveux longs.
L’identification de certains personnages reste controversée, mais les visées politiques de cette œuvre de commande sont claires : il s’agit d’affirmer la continuité et la légitimité de la première dynastie de l’Empire romain, celle des « julio-claudiens ».
Ce camée, le plus grand que l'Antiquité nous ait légué, a suivi le centre du pouvoir de Rome à Constantinople, où il a été serti dans une monture byzantine en bois recouverte d'argent doré, à décor émaillé, qui n'a jamais été représentée (voir catalogue du Trésor de la Sainte Chapelle, 2001). En 1247, il fait probablement partie de l’envoi de reliques par Baudoin II à Saint Louis, et est cité dans le premier inventaire de la Sainte Chapelle, avant 1279.
Mis en gage en 1343 par Philippe VI auprès du pape Clément VI, il est restitué par Charles V en 1379 à la Sainte Chapelle et complété à cette occasion d’un support en argent doré inscrit avec les figures des douze apôtres.
En 1620 le savant aixois Claude Fabri de Peiresc, dans une lettre à Jérôme Aléandre, écrit avoir découvert "dans un lieu curieux et qu’on ouvre rarement une pierre précieuse antique, la plus grande et la plus belle que j’ai jamais vue" et en donne la première description et interprétation comme l’Apothéose d’Auguste. Le camée, sans sa monture, est dessiné en 1621 et peint en 1625-1626 par Rubens, lors de sa venue à Paris pour décorer la galerie du Luxembourg (Le dessin, préparatoire aux gravures, est conservé à Anvers, Museum Plantin-Moretus, Prentenkabinet, PK.OT.00109). La peinture, qu'il avait offerte à Peiresc, en grisaille sur toile - pour faire pendant à celle de la Gemma Augustea par Nicolo dell’Abbate - a été acquise en 1989 par l’ Ashmolean Museum (cf Gazette des Beaux-Arts, oct.1992, p. 127-136, article de Shaw Smith, "Rubens and the Grand Camée de France").
Selon Cointreau (1800) et Fauris de Saint-Vincens (1819), la pierre a été cassée lors d'un incendie à la Sainte Chapelle, qui eut lieu en 1630.
La première publication du camée a été écrite en 1635 par Jean Tristan de Saint-Amand, ami de Peiresc (Commentaires historiques, I, p. 81 sq) .
Au moment de la Révolution, le camée est déposé sur ordre de Louis XVI au cabinet des Médailles, le 1er mai 1791. Volé dans la nuit du 16 au 17 février 1804, il est retrouvé à Amsterdam, privé de sa monture, fondue et restitué au cabinet des Médailles en février 1805. Une nouvelle monture en bronze doré est exécutée par Pierre-Maximilien Delafontaine en 1807. Delafontaine, ancien élève du peintre David, en accord avec Louis Aubin Millin, conservateur du Cabinet des médailles et Pascal-François Gosselin, président du Conservatoire de la Bibliothèque impériale, tire son inspiration de motifs de la colonne Trajane : la base soutenue par des griffons ailés est décorée de la louve romaine allaitant Romulus et Rémus, le fronton est orné d’un buste de Rome, les pilastres latéraux sont chargés de trophées d’armes de peuplades germaniques et orientales, écho à l’iconographie triomphaliste du camée. Cette monture imposante (h.74,6 cm par l.56 cm) est séparée du Grand Camée en 1832. En 1835, Raoul-Rochette commande à Rondel, restaurateur d’antiquités, une monture en cuivre doré (monture actuelle). En 1913, le camée est remis dans la monture de Delafontaine, puis en est à nouveau séparé dans la seconde moitié du 20e siècle.
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Collection : null
Numéro dans la collection : null
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Collection : null
Numéro dans la collection : null
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4 ACM 17 (ex 4 ACM 20) Pièces concernant le dépôt du trésor de la Sainte-Chapelle.