"camée : Louis XV"
entre 1738 et 1755
taille en camée
H. 9 cm, l. 7,5 cm
Camée en silex beige clair gravé du portrait de Louis XV de profil à droite, d’après la médaille de François Marteau, 1737, d’après un dessin d’Edme Bouchardon. Le portrait de Louis XV, exécuté dans une pierre différente des autres, d'un beige plus chaud et plus clair, a visiblement été rajouté à une série déjà constituée. Le roi est jeune, idéalisé, la tête ceinte d’un diadème.
Ce camée fait partie d'une série de 65 camées sur silex ou "caillou du Rhin" gravés des portraits des rois de France de Pharamond à Louis XV, conservés dans un coffret recouvert de maroquin rouge. L'ensemble a été déposé en 1755 avec une série de portraits des Papes de Saint Pierre à Clément XII, en perles et pierres précieuses sur cire, et un vase offert au roi par le Maréchal de Lowendal, sans que l’on puisse être sûr d’une provenance commune.
Les portraits des rois recopient fidèlement des modèles anciens, fournis par des suites d’estampes, comme le Promptuaire de Reverdi, paru à Lyon en 1533, et le recueil de Jacques de Bie, de 1636, repris par Louis Boissevin en 1640. Seuls les portraits des derniers rois s’inspirent de médailles : l’effigie de Louis XV reprend celle gravée par François Marteau en 1737, à la demande de l’Académie, d’après un dessin d’Edme Bouchardon, ce qui nous donne une fourchette chronologique entre 1738 et 1755. Aucune signature ne permet d’identifier l’auteur. Le silex a été utilisé pour plusieurs portraits de Louis XV, dont deux signés de Louis Chapat, un au Cabinet des Médailles (Babelon 932), l’autre à Leyden (Penning Kabinet), ainsi que pour la série des 31 rois de la troisième race, de Hugues Capet à Louis XV, sur un grand caillou convexe, non signé (M 2849, acquis en 1899), attribué par certains (J. Jacquiot, Comptes-rendus de l’Académie des Inscriptions, janv.mars 1972, p. 60) à Jean Conrad Müller, né à Strasbourg, installé à Paris, qui grava notamment dans cette pierre des sceaux et des armoiries. Cependant l’iconographie et les sources d’inspiration sont différentes, et les deux séries ne paraissent pas de la même main.