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© Base Daguerre ; © BnF
© Base Daguerre ; © BnF
Désignation générale : 

coffret

"Coffret de Franz von Sickingen"

Création / Exécution : 

Allemagne (lieu de création)
1er quart 16e siècle

Précisions sur la découverte : 
Dans le procès verbal des objets envoyés par l'administration de la Monnaie au Museum des Antiques, n°XXIV : provenant du district de la Flèche, dépt. de la Sarthe "une boîte ronde, ornée de divers sujets en relief et ciselée, pesant 10 marcs, 7 onces, 3 gros" (soit environ 2,675 kgs). La dite boîte est en argent."

Matières et techniques : 

argent

Mesures : 

H. 14 cm, D. 26 cm

Description : 

Entièrement recouvert d’un foisonnant décor en relief obtenu par des techniques variées (fonte, repoussé, ciselure, gravure), ce coffret circulaire présente une iconographie très riche, alternant scènes de la vie quotidienne de la riche aristocratie allemande et scènes mythologiques et religieuses.
Les éléments externes (couvercle et panse) ont été réalisés par la technique de la fonte avec des éléments ajoutés par brasure comme les personnages, des armes, des décors. Chaque motif a été repris en ciselure pour ajouter des détails.
Les trois éléments internes : panse, fond et revers du couvercle ont été réalisés par repoussé et repris en gravure.  A l’intérieur du coffret, plusieurs zones montrent des traces de dessins préparatoires réalisées à l’aide d’une pointe sur la surface. Ces marques ont servi (ou non) pour réaliser le décor de repoussé interne.

La présence, répétée à 5 reprises, 3 fois sur la scène de promenade en barque dans une rivière au pied d’un château, 2 fois sur la scène de tournoi, de bannières à cinq cercles a permis d’attribuer le coffret à la maison de Sickingen, dont les armoiries sont « De sable à cinq besans d’argent en sautoir à la bordure de gueules » et à son représentant le plus célèbre, le plus actif et le plus riche, Franz de Sickingen, bien que les seuls portraits connus (en estampe et médaille) le présentent imberbe.
Franz von Sickingen (1481-1523) est l'un des personnages les plus importants de la première période de la Réforme protestante. Ce chevalier allemand, propriétaire d’une seigneurie sur la rive droite du Rhin, à la tête d’une armée de 15 000 hommes, cavaliers et fantassins, a bataillé tantôt pour son propre bénéfice, tantôt au service de Maximilien d’Autriche puis de Charles Quint et, brièvement, de François Ier.


Description :
Couvercle: Le médaillon central est orné d’un Saint Michel, tenant la balance de justice d’une main et, de l’autre main, perçant de son glaive le démon. Ce symbole apparaît sur un portrait de Franz de Sickingen qui se posait en justicier et défenseur des plus faibles, hommes comme cités, contre la main mise des grands seigneurs allemands
Sur le pourtour : six scènes, alternativement tirées de la mythologie grecque, de l'histoire romaine et de l'Ancien Testament: Marcus Curtius, à cheval, se jette dans l'abîme en présence des citoyens romains; l'enlèvement d’Hélène dans la barque de Pâris, Mucius Scaevola se brûlant la main, la mort de Lucrèce, la mort de Pyrame et Thisbé, Judith tenant la tête d’Holopherne.
Deux lettres gravées sur la banderole au dessus de Marcus Curtius, FA, sont probablement la marque de l’orfèvre.
Les scènes du couvercle sont séparées par des figures de soldats qui font office de caryatides. Certains portent une armure, d’autres des chausses aux motifs différents sur chaque jambe qui évoquent la tenue des lansquenets, mercenaires d’origine germanique, employés par tous les souverains européens entre 1486 et 1560 environ. Armés de piques de 5 ou 6 m de long, de hallebardes de 2m de long, d’épées, ils constituaient des armées redoutables et redoutées pour leur brutalité.



Panse : Sur le pourtour, six sujets: banquet, concert en plein air, chasse au faucon et chasse à l’épieu, tournoi, promenade en barque, tournoi avec l’épée à deux mains. Ces scènes de la vie quotidienne reflètent les activités d’un riche seigneur. Le même personnage y apparaît, un homme dans la force de l’âge, barbu et moustachu, richement vêtu, parfois paré d’un lourd collier, accompagné de son épouse.
Scène de tournoi : devant le commanditaire et son épouse, deux chevaliers s’affrontent dans une joute équestre. Ces tournois sont pratiqués dans le Nord de la France, l’Angleterre et l’Allemagne, pays où ils marquent les grands événements, mariages, fêtes, à partir du 12e siècle. Aussi violents que la guerre et la chasse, ils témoignent de la bravoure des chevaliers. Ceux-ci sont protégés par une armure et des casques « bacinets », dont la visière articulée -le mézail -, pointue ou bombée, permet une respiration plus facile. Costumes, armures et armements sont datables de la fin du 15e siècle-début du 16e siècle. De chaque côté de l’estrade est plantée une bannière aux armes des Sickingen

Intérieur: sous le couvercle, autour de l’ombilic dont l’ornement a disparu, un cercle de fleurons gravés au pointillé, le tout dans une guirlande repoussée et gravée; sur la paroi, arabesques gravées à la pointe. Dans le fond, un buste de femme entouré de banderoles et de mascarons. Le front bombé, le nez légèrement busqué, le menton en retrait, sont des traits personnels, qui dépeignent probablement la destinataire de ce luxueux coffret, dont la serrure a aujourd’hui disparu, mais qui devait servir à renfermer bijoux et effets précieux. La coiffure sophistiquée, le chignon recouvert d’une coiffe tuyautée, la robe à épaulettes bouffantes à crevés se retrouvent sur des reliefs du début du 16e siècle comme un bas-relief avec l’empereur Maximilien et Charles Quint, 1522, de Hans Daucher (New-York, Metropolitan Museum, https://www.metmuseum.org/art/collection/search/193622 ). Pourrait-elle être l'épouse de Franz de Sickingen, Hedwig von Flersheim, décédée en 1515?
.

Marques et inscriptions : 

sur couvercle 
inscription
latin
Reproduction : MARCO CURE, PARES ILENA, MVCIO CEBV, LVCRECIA, TISBI PIRA, IVDIQVI.

Précisions sur les marques et inscriptions : 
sur la panse : FA

Mode d'acquisition : 
Donateur(s), testateur(s) ou vendeur(s) : 
Date de l'acte d'acquisition : 
19/12/1796
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Inv.56.369

Autre(s) numéro(s) : 
inv.55.496

Bibliographie : 

Babelon, Ernest. Guide illustré au Cabinet des médailles et Antiques. Paris : Ernest Leroux, 1900, p. 302.

Chabouillet, Anatole. "Notice sur un coffret d'argent exécuté pour Franz de Sickingen accompagnée d'observations sur divers monuments relatifs à ce personnage", Revue archéologique, nouvelle série, vol.3. 1861, p.230-247 et 265-282.

Marion du Mersan, Théophile. Notice des monuments exposés dans le cabinet des médailles, antiques et pierres gravées et dans la Bibliothèque royale. 1819, p.43.



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