camée
"Apothéose de Claude"
monture :
Belle, Josias
1686
camée :
Skylax
entre 54 et 55 (vers)
romain impérial
sardonyx (à trois couches, taille en camée, camée)
or (émaillé, monture)
diamant
H. 13 cm, l. 13,5 cm
Apothéose d'un empereur qui, emporté par l’aigle, monte vers le ciel. Le corps de l’oiseau est vu de face, les pattes de trois-quarts à gauche, la tête tournée vers le cœur de l’empereur qui de la main droite tient un lituus, de la gauche une double corne d’abondance chargée d’une fleur de lotus et flanquée de deux grenades. L’empereur regarde une Victoire en vol qui, de ses deux mains étendues, s’apprête à poser sur sa tête une couronne de laurier aux bandelettes flottantes. Elle est drapée d’un péplos serré sous la poitrine et d’un chiton fendu sur les jambes. La poitrine de l’empereur est couverte par l’égide ornée au centre d’une méduse, un pan retombant de son avant-bras gauche. Ses genoux et ses jambes sont drapés, des sandales sont lacées à ses pieds nus. De sa serre gauche, l’aigle tient une palme.
Décrit au 18e siècle comme l'apothéose de Germanicus, ce camée représente plutôt son frère cadet, Claude, dont l'apothéose fut décrétée peu après sa mort en 54. L'assimilation à Jupiter, le style de gravure, le fort relief de la couche supérieure de la sardonyx suggère une datation vers le milieu du 1er siècle. Marie-Louise Vollenweider a rapproché ce camée d'un portrait de Claude conservé au musée de l'Ermitage, signé du graveur Skylax.
Le camée est acquis le 4 janvier 1685 pour 7000 livres des prieurs et religieux de l’abbaye bénédictine de Saint-Evre de Toul, où il était considéré comme un Saint Jean l'Evangéliste. La tradition le disait rapporté de Constantinople par le cardinal Humbert, ancien moine de Moyenmoutier, qui y fut envoyé en mission par Léon IX en 1057.
Il est serti en novembre 1686 par Josias Belle pour le prix de 2000 livres. La monture carrée, en or émaillé de bleu translucide et de blanc, rose et noir opaques, est rehaussée de diamants.
Sabino, Rachel. Roman Art at the Art Institute of Chicago: Cat. 138 Cameo Portraying Emperor Claudius as Jupiter. 2016
Maral, Alexandre, Milovanovic, Nicolas. Versailles et l'antique [cat.exp.]. 2012, p.87-88, fig.21.
Vollenweider, M.-L.., Avisseau-Broustet, Mathilde. Camées et intailles, II, Les portraits romains du Cabinet des Médailles. Paris : Bibliothèque nationale de France, 2003, pp.109-110, n°120.
Avisseau-Broustet, Mathilde. "D'agate et d'or: camées et intailles de la collection de Louis XIV", F.M.R., t.85. Mai, 2000, pp.85-110.
LIMC VIII. 1997, Victoria, p.265, n°341.
Trésors de la Bibliothèque nationale de France, Mémoires et merveilles VIIIe-XVIIIe siècle. Paris : 1996, p.40, fig.21.
Babelon, Ernest. Catalogue des camées antiques et modernes de la Bibliothèque nationale. 1897, pp.137-140, n°265.
Chéron, Elisabeth-Sophie. Pierres antiques gravées tirées des principaux cabinets de la France. Paris : 1709, pl. XIX
http://arachne.uni-koeln.de/item/buchseite/326978.
Guiffrey, Jules. Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV. Paris : entre 1881 et 1901, II, p.483 (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534976q/f262.item).
Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, avec les Mémoires de littérature tirés des registres de cette académie. Paris, t.I, 1717, p. 276-277 (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5720974n/f314.item).
Montfaucon, B.. L'antiquité expliquée et représentée en figures. Paris : entre 1719 et 1724, Supplément, t.5, 1724, p.136-137, pl.LIX ("Pierre du Roy").
Bimbenet-Privat, Michèle. Les orfèvres et l’orfèvrerie parisienne au XVIIe siècle, Tome II, les oeuvres. Paris : 2002, p.497, n°186.