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catalogue > Notice d'oeuvre
© Base Daguerre ; © BnF
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Désignation générale : 

Vase de Löwendal ou de Sobieski

"Hanap sculpté"

Matières et techniques : 

ivoire

vermeil (technique métal)

Mesures : 

H. 65 cm, D. 23 cm
Diamètre du pied

Description : 

Ce grand hanap, vase sans anse, à pied et couvercle est d’une forme courante dans l’orfèvrerie allemande mais ici la panse, doublée à l’intérieur de vermeil, est sculptée en ivoire d’éléphant. Le décor en bas-relief de la panse, très fouillé et détaillé, représente un combat de cavalerie entre Ottomans enturbannés et Chrétiens casqués. Au sommet, un guerrier chrétien casqué et cuirassé, portant le collier de la toison d’or, foule aux pieds un Turc terrassé et le menace de son glaive.
Cette iconographie fait référence à la très célèbre bataille de Vienne, le 12 septembre 1683, au cours de laquelle une coalition de princes allemands renforcée par une armée polonaise remporte la victoire de Kahlenberg, mettant fin aux deux mois de siège de Vienne. Cette armée de secours, d’environ 60 000 soldats, menés par le roi de Pologne Jean III Sobieski, va déferler sur les troupes ottomanes, comprenant entre 200 et 300 000 hommes, Turcs, Tatars et Hongrois notamment. La charge de cavalerie de Sobieski est l’action décisive qui décide de l’issue. L’importance symbolique de cette victoire, bien qu’elle ne mette pas fin à la guerre, qui durera jusqu’en 1699, est immense. Elle représente le triomphe de la Chrétienté et à ce titre, a un retentissement médiatique énorme dans toute l’Europe. Le sujet est décliné en peinture, gravure mais aussi dans les arts décoratifs. Le même thème se retrouve par exemple sur une chope en vermeil et ivoire, sculptée par Johann Michal Hornung et montée entre 1691 et 1701 par l’orfèvre de Nuremberg Johann Eissler (Dresde, Grüne Gewolbe, SDK 1121).
Bien que l’empereur Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) ait quitté Vienne dès le 7 juillet et n’ait donc pas participé aux combats, c’est pourtant lui qui tire tout le bénéfice de la victoire et devient le sujet central des nombreuses illustrations de cet évènement mémorable, ainsi sur le cycle gravé peu de temps après par Romeyn de Hoogue. C’est visiblement lui qui, paré du collier de la Toison d’or, coiffé d’un casque ceint de lauriers, est figuré en ronde bosse au sommet du couvercle du hanap, foulant à ses pieds l’ennemi terrassé, évocation peut-être du grand vizir Kara Mustapha, initiateur du siège, qui s’enfuit le 12 septembre, abandonnant le camp ottoman et ses innombrables richesses.
La riche monture en vermeil est ornée de pierreries et de verroteries, de pendeloques et de pampilles ajourées. Le vase possède toujours son écrin, en bois recouvert de cuir à l'extérieur et doublé de daim blanc.

Le hanap a été offert à Louis XV par le maréchal de Löwendal (1700-1755), descendant illégitime de Frédéric III de Danemark, élevé à la cour de Pologne. Après une carrière militaire au service de la Saxe, de l'Autriche et de l'Empire russe, il passe en 1744 au service de la France, au moment de la guerre de succession d'Autriche. Ses exploits militaires lui valent le titre de maréchal de France en 1747.

A partir du 18e siècle, les guides du Cabinet des Médailles décrivent le vase comme le “hanap de Sobieski”, identifiant le personnage triomphant du couvercle comme Jean Sobieski, vainqueur des Turcs à la bataille de Choczim en 1673. (Leprince, Essai historique sur la Bibliothèque du roi, 1782, Cointreau, 1800). Mais le personnage portant l’ordre de la Toison d’or ne peut être que l’empereur Léopold Ier

Mode d'acquisition : 
Date de l'acte d'acquisition : 
1755
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Numéro d'inventaire : 
Inv.55.501

Autre(s) numéro(s) : 
inv.56.368B

Bibliographie : 

Revue de la Bibliothèque nationale de France. 1994, p.44-49.

Marion du Mersan, Théophile. Notice des monuments exposés dans le cabinet des médailles, antiques et pierres gravées et dans la Bibliothèque royale. 1819, P.43-44.



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